Se montrer fort ! Il le doit, il le sait. Tout était déjà si difficile. Cette mère, écrasée par son mari et son fils turbulent. Il avait toujours manquer d'amour. Il lui arrivait de se montrer douce, pourtant. Rarement, quand les choses allaient bien. Il avait toujours apprécié ces moments, lorsqu'elle était sobre et qu'elle semblait revenir à la vie. Mais ça n'avait pas suffit, de lui montrer à quel point il tenait à elle. Elle n'avait jamais cesser de boire, de boire jusqu'à en perdre de connaissance, jusqu'à en oublier le reste...même cette cigarette, encore allumée sur le matelas de mousse déjà bien abîmé. Tout avait pris feu, une vie entière partie en fumée avec elle. Ils n'étaient plus que trois, trois hommes comme disait leur père. Plus de place pour l'amour, la douceur ou les sentiments. D'ailleurs, il ne s'en souciait guère. Ils avaient passés de bon moment ensemble, à la chasse...mais l'alcool faisait des ravages. Il avait deux fils aimant, pourtant il s'acharnait sur ces pauvres enfants. Les coups pleuvaient, eux s'accrochaient...et puis un jour, à son tour, il avait disparu. Laissant ses fils livrés à eux même. Un Daryl marqué, un Merle ignorant. Ce dernier avait enchaîné les centres correctionnels, alors que Daryl lui avait tenter une voie plus noble dans la marine. Radicalement opposés, qu'ils étaient, et pourtant parfois si similaires. Ils s'aimaient ces deux garçons ; ils s'aimaient comme s'aiment deux frères mais trop fiers, jamais l'un ne l'aurait avouer ou montrer à l'autre.

Et puis la vie les avait fait se retrouver. Merle lui, ne changeait pas. La drogue, les trafics...alors Daryl ne disait rien. Il aidait son frangin du mieux qu'il le pouvait, le supportait aussi, et même alors que le monde basculait, les Dixon étaient toujours là, formaient toujours cette même équipe. Après la chute d'Atlanta, ils avaient rejoint ce groupe. Rejoindre, oui, en réalité c'était un bien grand mot. Ils chassaient. Ou plutôt, Daryl chassait. Il était utile ou pourtant, aucun des deux ne cherchait à réellement s'intégrer...jusqu'à la disparition de Merle. Son implication, dans cette excursion à Atlanta. Il l'avait cherché, bien entendu...en vain. Alors il s'était résigné à fuir, et puis il s'était ouvert, un peu. Touché par cette mère qui cherchait son enfant disparue, il avait tout fait pour lui apporter son aide avant de se rendre compte que la pauvre petite avait succombée. Cette histoire avait su creuser son cœur.

Peu de temps après, il y avait eu la prison. Un combat acharné pour gagner un peu de repos, dans un endroit en sécurité. La vie s'y était avérer paisible un moment et à nouveau les choses avaient mal tournées. Pas la faute des rôdeurs, non, pas cette fois. La faute d'un homme, un seul. Il avait tout ravager. Il avait tué. Et il avait fallu fuir, se résoudre à reprendre la route au milieu du danger...seul, ou non. Avec une seule et unique personne. Cette petite blonde, la fille du bon fermier. Une petite chose, pas vraiment loin de l'adolescence. Une petite innocente, un petit être qui ne réclamait que protection et qui pourtant, s'avéra être plus forte qu'il ne l'aurait cru. Moins naïve. Les jours s'écoulèrent. Ils les passèrent en solitaire. En tête à tête, à s'ouvrir l'un à l'autre, à se dévoiler et parfois, à parler du passé. Elle l'aidait, c'était indéniable. Il évoluait, en sa compagnie. Acceptait les choses, faisait une croix sur d'autres.

Il avait penser retrouver les autres plutôt rapidement. Il était habitué à ce que finalement, malgré la douleur et les larmes les choses s'arrangent...et il avait fait erreur. Ils avaient passer tant de temps à les chercher, du temps gâchés. La pluie, le temps, autant de facteurs dérangeants qui avait eu raison de ses talents. Les semaines avaient défilées, les sentiments s'étaient installées et elle était devenue le centre de son nouveau monde. Il n'avait plus qu'elle, elle et ses mots, elle et ses regards, elle et son soutien. Et puis il y avait eu une seconde elle, pas une femme non, une enfant seule et effrayée. Beth s'était rapidement prise d'affection pour elle, lui aussi d'ailleurs et au fil du temps il avait parfois eu l'impression de faire figure de père ce qu'il n'aurait jamais oser un jour imaginer. Elle était restée avec eux, et tout les deux s'étaient mis en tête de la protéger.

Deux ans maintenant, qu'ils la regardent grandir, apprendre et évoluer. Deux années que ce qui n'était qu'a la base qu'un couple de "connaissances", jouaient au jeu du papa et de la maman au milieu de créatures prêtes à les dévorés vivants.