Elle courrait encore et encore slalomant dans la sapinière sombre. Ses jambes commençaient à être douloureuses et ses poumons brûlaient à chacune de ses inspirations, elle  n'avait qu'une hâte fuir et ne plus jamais être esclave ! Les coups de la femme soldats sadique marquaient encore la peau d'albâtre de Kira et le bleu sur sa joue était encore douloureux. Elle ne s'était pourtant pas dégonflé alors que ses hurlements hystériques avait attirer deux soldats et leur chef. Elle leur avait fait front et avait attendu que les autres prisonniers s'échappent, le coup de feu et la bousculade s'étaient soldées par la liberté.. Mais le rêve avait viré au cauchemar quant au détour des couloirs, son bourreau avait refait surface ..

Un cri aigu s'échappa de ses lèvres alors que la main gantée saisit sa chevelure ébène et la ramena violemment au sol. Elle couina alors que son corps bascula vers l'avant et qu'elle s’effondrait de toute sa hauteur sur le sol de marbre blanc. L'homme aux cheveux court se pencha sur elle et huma son parfum naturel. Un sourire narquois se posant sur son visage de démon ...

- Tu es enfin de retour chez toi ma jolie poupée .... Tu as manqué à ton époux ...

Chaque mot de son maître brûlait son corps comme un fer rouge, elle se tortillait comme elle pouvait sans grands efforts, elle sentait déjà la main se raffermir sur ses cheveux. Elle n'était plus qu'une pauvre petite chose, une pauvre petite poupée de chiffon. Son regard se vida de substance redevenant vitreux et le froid envahit son frêle corps se figeant peu à peu .. La liberté avait finalement était courte.

Alors qu'elle sentait le désespoir l'envahir, le couloir résonna de coup de feu et bientôt les hommes d'Eyck se retrouvèrent dans les viseurs des soldats du complexe souterrain où elle avait trouvé refuge quelques jours plus tôt..

Les rafales de tirs, les éclaboussures de sang et cette main qui relâcha sa prise. Kira en profita et se faufila dans la bouche d'aération, elle était recourbée et rampait aussi vite qu'elle pouvait quand enfin la lumière dans le boyau d'acier l'aveugla.
Instantanément, elle porta la main à ses yeux.. L'air frais revivifia la jeune femme qui déboucha dans la forêt. Le cœur au bord des lèvres, elle mit plusieurs secondes avant de reprendre sa course effrénée.. Elle devait fuir et survivre !