Nous nous sommes rencontrés il y a bien longtemps. D'abord des étrangers, je ne sais trop pourquoi tu as voulu te rapprocher de moi. J'ai voulu t'en dissuader, mais autant parler à un mur, rien ne t'arrêtait. Alors nous sommes devenus amis et j'ai beaucoup apprécié cela...
Mais toi et moi, nous n'avions rien à voir, du moins dans nos styles de vie... Tu avais tout pour réussir, j'étais voué à continuer de sombrer. Alors je t'ai laissé t'envoler, même si pour cela j'ai dû te faire pleurer. Je ne m'en suis pas voulu, tu finirais par m'oublier. Je ne pouvais mieux me tromper...
Elle est revenue, elle m'a pas lâché, comme autrefois et je l'ai laissé faire. Elle m'avait manqué et nous avons passé une année côte à côte. Avant que je ne lui brise de nouveau le coeur, et cette fois pour un certain temps. La laissant quitter notre vie pourrie et sans étincelles pour une carrière en or.

Nous n'étions pas sensés nous retrouver, j'espérais qu'elle avait refait sa vie, trouvé quelqu'un qui saurait la protéger, fondé une famille pour dévouer son amour. Mais elle n'avait rien fait de tout cela, et suite à l'épidémie, elle s'était battue pour revenir à Atlanta, pour me retrouver. Alors je l'ai sauvé in extremis et je ne compte pas lui faire de mal de nouveau, ni même la laisser seule encore une fois...Je la protégerais, quoiqu'il arrive...

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Entre nous, ça n'a jamais été l'effusion d'émotion, on ne perdait pas une seule minute à se perdre dans des répliques faisant l'étalage de nos sentiments. Clairement pas notre style. Bien au contraire. Faut dire qu'on a jamais eu besoin de ça pour savoir qu'on pouvait compter l'un sur l'autre.
Pourtant ça n'a pas toujours été facile, tu as été dur dès mon plus jeune âge. D'autres tentaient de me polluer l'esprit, te traiter de violent, insinuait que tu ne m'aimais pas. Mais ils ne savaient rien de nos conditions de vie, et du monstre qu'on avait pour père, ce qu'il te faisait. Je m'en suis longtemps voulu, tu prenais pour tout, un oui, un non, un silence. Puis tu es partis, tu as réussi à t'enfuir, mais tu ne te doutais pas que je prendrais pour ça.
Je ne t'ai jamais rien dit, pourtant, je t'ai rejoins une fois majeur, j'aurais pu t'en vouloir et tout te cracher à la gueule. Mais ça aurait servi à quoi ? A rien. Alors je n'ai rien dit.
Bien des choses se sont passées, on s'est serré les coudes quoi qu'il arrive, on a eu des hauts, des bas, on s'est perdu de vue, l'un comme l'autre avons cru à la mort du second. Bref, c'était d'un bordel sans nom...
Mais voilà que l'on se retrouve tout juste. Je n'aurais cru cela possible et pourtant tu étais bel et bien en vie. Pour le coup, se séparer de nouveau ne nous est pas passé par la tête. On a beaucoup traversé ensemble, c'est pas maintenant qu'on va laisser tomber et se faire marcher dessus non ?

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