Garrett & Lilas

amie ou ennemie ?

Lilas attrapa l'oreiller qui était sur le canapé avant de le plaquer sur son visage. Elle avait beau essayer de dormir un peu sur ce canapé usé, elle n'y arrivait pas. Elle ne savait pas que la jalousie pouvait déranger le sommeil également. Et maintenant c'était pire. Au début, elle n'entendait que la voix de Philaé et le rire de Skye à l'étage. Mais maintenant, elle pouvait entendre la voix grave de Jeremiah qui s'était mêlée à la leur. Une petite famille parfaite. Elle se sentait tout simplement de trop. Et rester là à les entendre parler c'était encore pire pour elle. Elle balança finalement l'oreiller à travers la pièce. Avant de se lever précipitamment. Restée sur place devenait impossible. Elle attrapa finalement son arme qui était sur la table basse avant de la glisser dans la ceinture de son pantalon, comme toujours. Elle enfila une veste et attrapa ce couteau tout rouillée que Jeremiah préférait à son glock. Elle avait besoin de faire un tour et comptait bien aller le faire. Mais devant la porte d'entrée, elle se ravisa un instant. Avec un soupir, elle fit demi-tour et se dirigea vers le meuble de l'entrée où trônait un téléphone fixe plein de poussière. Le genre d'appareil qui ne servait plus à rien. Mais si les anciens propriétaires fonctionnaient comme ses parents par le passé, ils devraient y avoir des crayons et du papiers pas loin. Elle ouvrit un tiroir et bingo. Bon le papier avait bien jauni et l'encre eut du mal à sortir du stylo après autant de temps sans utilisation, mais elle parvint tout de même à écrire qu'elle était partie faire un tour. Pas besoin d'écrire plus. Elle ne voulait pas entrer dans les détails de toute manière. Puis elle quitta la maison.

Elle se dirigea direct vers le petit supermarché qu'ils avaient déjà dépouillés de ses conserves. Mais là, elle voulait des sucreries. Pas sure qu'elle puisse en trouver, mais elle pouvait au moins essayer. C'était le remède des peines de cœurs le chocolat, non ? Elle en savait rien en réalité, mais elle pouvait toujours essayer. Qui ne tente rien n'a rien qu'on dit. Mais arrivée devant le magasin, elle se stoppa.  La porte était ouverte, ce qui n'était pas logique. Ils refermaient toujours les portes quand ils quittaient un endroit, ce n'était pas nouveau. Elle repéra bien vite une silhouette, et comme toujours quand elle flippait, elle en sortit son arme. Mais elle garda tout de même son couteau de l'autre côté, luttant contre son impulsion de tenir l'arme de son père a deux mains. Maintenant, il ne restait plus qu'à déterminer si c'était un rôdeur ou un humain. Au vu de l'odeur, elle pariait sur un mort-vivant. Puis il se tourna finalement vers elle. Bon, ce n'était peut-être pas un rôdeur, se dit-elle alors qu'il lâchait son arme et levait les mains, comme pour montrer qu'il n'était pas une menace. « Bon je crois que je me suis encore mis dans la merde. Je me présente Garrett S. Wolfgang et je ne vous veux aucun mal. Je me doutes que cette phrase vous devez plus l'entendre que de jours dans l'année .. Sachez juste que vous devriez tirer sur un homme désarmé ... » Elle haussa un sourcil, elle avait eut la preuve de l'existence de type complètement taré dernièrement. Et puis trouver un type subitement, alors qu'ils venaient de récupérer Skye, c'était un peu comme si la prédiction de Jeremiah sur d'autres types qui pourraient s'en prendre à eux se révélaient juste. Pourtant, elle avait l'impression de connaître ce type, mais elle était bien incapable de savoir d'où. Ou même de quand. Mais même son nom lui disait quelque chose, même si elle n'arrivait pas à savoir d'où. Et tant qu'elle ne saurait pas d'où exactement, elle n'abaisserait pas son arme. Puis il lui sourit avant de reprendre la parole. « Si je suis en règle madame l'agent je peux reprendre mes affaires? J'ai une route à reprendre moi. » Un demi-sourire apparut sur ses lèvres et c'est là qu'elle le reconnut. Elle en baissa son arme sur le coup, Jeremiah l'aurait très certainement engueulé, mais puisqu'il n'était pas là. « Mais vous faisiez parti des New Light ?! » Elle eut l'impression que son adolescence oubliée surgissait au galop. Elle avait adoré ce groupe. Elle avait même eue un poster au dessus de son lit où les garçons du groupes étaient torses nus, mais elle se voyait mal l'avouer pour l’instant. Et puis, elle reprit doucement son sérieux, redevenant Lilas l'adulte, et pas l'adolescente aux tendances groupies. Elle releva alors un peu son arme. « Mais c'est pas parce que j'étais fan que ça m'assure que vous êtes pas un dangereux psychopathe. Surtout que pour un être humain, vous sentez extrêmement mauvais. » Elle fronça le nez de dégoût. Elle n'aurait jamais eu une telle idée, elle. Même si c'était difficile de se laver correctement, elle n'allait pas non plus de salir exprès.

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Cinq que Lilas et Jeremiah avaient passés seuls sur les routes, ne rencontrant que vraiment très peu d'autres être humains. Il y avait bien eu Carrie et sa sœur, mais deux personnes en cinq ans, c'était si peu. Et depuis qu'ils avaient croiser Philaé ils n'arrêtaient pas. Bon, c'était toujours des personnes du passé de Phi, mais bon, c'était beaucoup au bout d'un moment. Et voilà que maintenant elle rencontrait une ancienne star de la musique. Alors qu'elle était seule qui plus est... Lilas avait un donc pour se mettre dans deux mauvaises situations. « Oui en effet je suis l"ancien leader et unique survivant de ce groupe mythique. Content de voir une survivante qui connait de la bonne musique. » Elle ne put retenir une pointe au cœur en apprenant la mort des autres membres du groupes. C'est qu'elle avait été vraiment fan d'eux à une époque. Une époque qui ressemblait à une autre vie de son point de vue actuel. Mais sa tristesse en pensant à toutes ses personnes mortes ne valaient pas sa vie et elle garda son bras tendu, son doigt sur la gâchette. Si elle se pensait suffisamment forte pour se balader toute seule, il fallait aussi qu'elle évite  de se faire avoir par le premier musicien venu. « Bon de un, rien ne te dis que je suis pas un dangereux psychopathes là et les soucis de ce nouveau monde, il faut savoir à qui accorder ta confiance. Une jolie demoiselle ne peut survivre seul dans ce monde c'est ce que Stanley disait toujours à sa sœur. Qui te protège? Quand à l'odeur c'est de la chair infecté il te reconnaisse pas avec ça , je crains Mademoiselle Smith que cela ne marchera plus vu qque le temps se gâte. » Elle en baissa les bras d'agacement. « Pourquoi une fille ne pourrait pas se protéger toute seule ? Surtout qu'on est souvent bien plus intelligente que la gent masculine. On sait penser avec nos cerveaux et non pas avec nos appareils génitaux comme vous. » Cette remarque était misogyne et lui tapait légèrement sur les nerfs. Typiquement le genre de truc que devait penser Jeremiah en refusant de la laisser faire la moindre chose qui pourrait être vraiment utile. Qu'elle saches, Buffy était une femme et il y avait des tas d'autres nana qui savaient bottés des derrières. Aucune d'elles n'avaient besoin d'un homme pour la maintenir en vie. Au contraire. Elle poussa finalement un soupir. Son agacement était ridicule. D'autant plus qu'elle venait encore une fois de baissée son arme. Elle la glissa finalement à la ceinture de son jean, entre ses reins, avant de rabattre sa veste dessus. Mais elle garderait bien son couteau rouillée en main. Si ce Garrett était finalement un psychopathe, avec un peu de chance, elle arriverait à le couper et à lui filer le tétanos ! Mais bizarrement, elle avait envie de lui faire confiance. Peut-être la groupie en elle qui parlait, ou son sourire qui la désarmait. Ou alors elle se transformait de nouveau en bisounours. Ce qui lui semblait quand même difficile après que Philaé lui ouvert les yeux sur les atrocités que des humains pouvaient en infliger à d'autres. « Je suis Lilas. » Dit-elle finalement. Elle voulait peut-être juste être un être humain digne de ce nom. Qui ne voit pas le mal chez tout les êtres humains qu'elle pouvait croisé. Elle fit finalement un pas sur le côté, avant de s'engouffrer dans le rayon des sucreries, essayent de voir si quelque chose serait encore comestible. Elle éleva la voix pour passer au dessus du rayonnage et se faire entendre du jeune homme. « Tu joues encore ? Ça fait longtemps que j'ai pas eu l'occasion d'entendre de la musique. » Avant, elle était ce genre d'ados qui avait toujours ses écouteurs sur les oreilles et qui chantait à tout bout de champ. Elle ne chantait pas si mal d'ailleurs, mais ce n'était pas un talent qu'on développait avec un père militaire. Elle avait plus développer ses techniques de tir et l'entretien des armes. Elle eut un sourire en trouvant un paquet de sucettes. Ça devrait être encore comestible ça. Elle ouvrit le sachet pour en tirer une au coca. Elle la fourra rapidement dans la bouche. Bon, elle n'était peut-être pas aussi bonne qu'avant, mais ça pouvait encore passer. Elle retourna vers Garrett et lui tendit le paquet. « T'en veux une ? »

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Lilas avait vaguement conscience de démarrer au quart de tour quand elle avait l'impression qu'on la croyait faible ou incompétente. Cinq ans qu'elle se battait pour survivre et encore maintenant, elle avait l'impression de devoir continuer à montrer qu'elle n'était pas une incapable. D'accord, il fallait qu'elle l'avoue, elle était légèrement sur les nerfs. Et pas la peine d'être sorti de Saint Cyr pour savoir la raison de sa nervosité. « Alors j'ai jamais dis que tu ne pouvais survivre toute seule mais quand je te vois avec ton arme je te sens mal assuré .. Ne baisse jamais ta garde même si l'homme te parait être un sain .. N'es confiance qu'en toi même et en ton jugement. D'ailleurs je ne pense pas avec mes organes vitaux je voyagerais pas en solitaire sinon. » Elle haussa les sourcils. Elle avait vaguement l'impression qu'il était en train de lui dire qu'elle ne devait pas lui faire confiance. Bizarre ce type quand même. Il donnait de drôle de conseil à la personne qui le menaçait d'une arme quand même. Malgré tout, elle finit par ranger son glock. Elle pouvait presque entendre la voix de Jeremiah s'élever dans sa tête pour l’engueuler, mais puisqu'il n'était pas là, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Même cet acte de foi débile envers l'humanité. Elle va même jusqu'à donner son prénom à cet inconnu célèbre. « C'est très jolie. » Elle n'arrive même pas à retenir le sourire stupide qui s'étire sur ses lèvres. C'est pas tout les jours qu'on lui fait un compliment, même s'il n'est que sur son prénom. Elle prenait ce qu'il venait. Mais elle ne montra pas son sourire, puisqu'elle s'engouffrait dans le rayons des bonbons et du chocolat. Un pêché mignon qu'elle avait oubliée ses dernières années. Il fallait croire que quelques troubles sentimentaux suffisaient à la renvoyer à un besoin de sucre. Fouillant à la recherche d'un truc encore comestible, elle élève la voix pour lui demander s'il jouait encore de la musique. Elle devait l'avouer, elle adorerait entendre un peu de musique. « Oui je sais jouer et si tu veux j'ai vu une guitare au comptoir je pourrais te jouer un petit morceau. » Voilà que ce type matérialisait ses envies. Et elle trouvait un paquet de sucettes. Voilà qui allait bien mieux. Elle revint donc vers lui, une sucette au coca en bouche et lui en proposant une. Il ne se fit pas prier pour se servir. Encore une fois, une petite voix lui soufflait qu'elle accordait sa confiance un peu trop vite, mais elle en avait rien à carré pour le moment. « J'adorerais t'entendre ! » Elle grimpait sur le comptoir pour s'y asseoir quand les premières notes s’élevèrent. Il fallait croire que dans son malheur, elle était chanceuse. Elle avait carrément droit à un concert privé d'un des artistes qu'elle avait le plus aimé dans son adolescence. Elle qui avait pu faire si peu de concert dans sa vie. C'est qu'il fallait convaincre le papa militaire pour aller en concert. Il trouvait toujours des excuses pour refuser. Les seuls qu'elle avait pu faire, c'était en embarquant l'un de ses frères avec elle.

Lorsque la musique s'acheva, elle ouvrit les yeux, alors qu'elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle les avaient fermés. Emporté par le son de la guitare, elle n'avait plus fait attention à rien. Et bizarrement, elle se sentait étrangement apaisé. Finalement, il lui fallait juste un moment de calme. « Je ne connais pas cette musique. Elle n'était sur aucun de vos albums, pas vrai ? » Oui, elle les avait tous, à une autre époque. Des CD qui devaient être sous un tas de décombres. Remettant sa sucette en bouche, elle descendit du comptoir. « Merci pour la musique. » Quand la survit passe avant tout, on oublie les petits bonheurs de la vie du même genre.