“ Histoire ! ”
Elle est assise sur le sable, totalement mouillé parce qu’elle vient d’aller se baigner. Cette semaine c’est une semaine spécial parce que vous êtes en vacances. Votre père a économisé pendant des années pour pouvoir vous y emmener quelques jours et vous voir toutes souriantes. Depuis la mort de votre mère, votre père a toujours mis un point d’honneur à faire votre bonheur et pour cela, il n’a jamais voulut rencontrer d’autre femme. Votre mère est la seule et l’unique qui partagera sa vie. Tu trouves ça tellement romantique, un amour si fort et si pur. Votre mère a perdu la vie en donnant au monde une nouvelle petite fille, Chloé. Vous êtes donc trois, Abigail, Kristen et Chloé. Et actuellement, c’est la petite dernière qui a des problèmes.
« Fouttez le camps, où je vous fais manger le sable ! » Contrairement à l’allure que tu peux donner, tu n’es pas du tout une fille bagarreuse mais tu n’aimes pas qu’on ennui tes petites sœurs. Il est de ton devoir de veillez sur elle et d’être comme une seconde mère, c’est ce que ton père a toujours dit.
« Ca va Chlo’ ? » Elle acquiesce d’un signe de tête et tu viens la prendre dans tes bras. Elle tremblote un peu mais tu l’as rassure un peu, et finalement elle repart jouer dans l’eau sous l’œil de ses deux grandes sœurs, et de son papa qui laisse sa grande fille jouer les mamans.
Tu l’a foudroies des yeux, un regard presque assassin alors qu’elle te tient tête pour une chose qui n’a pas lieu d’être. Son petit ami est un con, qu’est-ce que tu y peux s’il te drague pendant qu’elle a le dos tourné ?
« T’es jalouse c’est tout, c’est pour ça que tu racontes des conneries. » Non mais n’importe quoi. Tu n’as pas le temps de penser à l’amour, tu viens d’intégrer la faculté de médecine et tu dois t’y faire un nom rapidement, montrer ce que tu vaux et ce n’est pas en draguer le mec de ta petite sœur que tu pourrais y arriver. En plus, il n’est pas ton genre du tout.
« Ho je te rassure Kris’, il est pas du tout mon genre. Contrairement à toi, j’aime les hommes intelligents. » Et voilà que ca clash, elle t’a bien cherché après tout, comme si tu avais que ça a faire de tes journées que de draguer un mec dont le mot ‘université’ ne fait pas partie de son cerveau. Elle grogne et finis par te gifler. Tu dois avoir la marque rouge sur la joue mais tu garde la tête droite, de toute façon depuis la puberté, plus rien de va entre tes sœurs et toi. C’est la guerre froide la plupart du temps, mais visiblement cette fois vous passez aux armes. Tu secoues la tête et tu tournes les talons.
« Je savais que tu ne pensais qu’à toi, mais pas au point de me voler mon mec. » « Mais p’tain Kristen, j’en veux pas de ton mec, tu peux le garder et même l’épouser je men fiche. Je suis venir te dire qu’il m’a fouttu une main aux fesses pour te protéger, mais puisque tu ne me crois pas, soit. Débrouilles toi ! » Tu n’hausse pas le ton, tu parles sur un ton dès plus calme. Mais tu en as marre et tu es vexer qu’elle puisse penser une chose pareil. Tu grimpes jusqu’à ta chambre, t’enfermant pour étudier.
Tu as grandi avec le soutient unique de ton père, un homme bien et charmant qui aurait pu mourir pour la vie de ses trois filles, pourtant dans cette joyeuse famille monoparentale, il n’y a que l’ainée qui s’intéresse vraiment à son paternel. Tu as toujours été proche de ton père, malgré les jours où il rentrait tard et te laisser seule avec les deux autres enfants de la famille. Tu es la grande sœur alors forcement c’était toujours de ta faute, toujours toi qu’on venait voir. Tu étais la sœur, mais aussi la maman et tout aussi sévère sois-tu, tu as réussi tout de même à leur inculquer le principale. Malheureusement, la famille ne fait pas partie de leurs priorités.
« J’ai rencontré un garçon. » Ca a toujours été le sujet sensible, ton père est protecteur et ne veut que le plus beau pour ses enfants et principalement pour toi, qui a sacrifier son enfance dans des soucis de grandes personnes. « Hm, et comment s’appelle t-il ? Il fait quoi ? » Tu souris, toute fière de toi tout de même. «
Henry Connors. Il est avocat. » Ayer, ton père a le sourire, tu savais qu’un métier comme celui-ci ferait son bonheur. Il secoue la tête puis reprend avec amusement. « Arrêtes de sourire, et concentre toi sur la cible. » Tu pouffes de rire et finalement tu redresses les bras prolongé par une arme à feux, ton père met un point d’honneur à vous apprendre à vous défendre mais comme toujours, tu es la seul qui participe.
Tu es assise à son chevet, tu sais qu’il s’éteindra bientôt, que son heure est bientôt venue. Tu sais déjà qu’à ce moment là, il ne restera plus rien de votre famille, que tout partira en éclat et que la relation que tu entretiens avec tes sœurs s’arrêtera immédiatement. Tu es la plus vieille de la fratrie, celle qui a toujours été là pour eux, qui a toujours tout fait pour leur bonheur et leur santé mais en grandissant, tu n’étais plus que celle qu’on allait voir pour dépanner, la bonne poire. Tu sers la main de ton père qui sommeil encore et toujours, le cancer a raison de lui mais il s’est battu, il s’est tellement battu qu’il a surpassé la date limite que les médecins lui avait donné. Un an de plus, ça vaut tout de même le coup. Il a pu voir ainsi ses premiers petits enfants, dont tu n’es même pas la marraine. Tu sursautes qu’en tu entends le monitoring ne faire qu’un bruit continue et que la ligne représentant sur l’écran les battements de son cœur ne forme qu’une ligne droite. Une larme coule le long de ta joue mais tu l’as sèche rapidement, des mains se posent sur tes épaules et tu te lèves pour venir te blottir dans les bras de ton fiancé. Tu blottis ta tête dans le creux de son cou et tu tremblotes un peu sans pleurer, tu as promis à ton père de ne pas pleurer, tu lui as promis alors tu veux tenir tes propos. Les médecins sont là, autour de lui et voyant qu’il n’a plus rien à faire, ils débranchent les appareils et te laisse faire tes adieux. Tu quittes alors les bras sécurisant de ton fiancé pour venir embrasser le front de ton père.
« je t’aime. » Murmures-tu d’une voix tremblante. Ton père s’en est allé mais il ne souffre plus, tu récupères une grande maison pour toi et ta future famille, celle que tu bâtiras avec Henry. C’était le souhait de ton père, et les sœurs ne l’ont pas vraiment bien pris. Mais tu t‘en fiche, elles ne sont plus assez importante, elles ne sont même pas là avec votre père.
Tu es juste complètement stressée mais magnifique dans cette robe blanche. Il aurait tout de même fallut plusieurs années avant qu’il ne te fasse sa proposition et tu te dis que, sans les petites allusions que tu as laissé durant les derniers mois, ton Henry n’aurait jamais fait sa demande en mariage. Ta meilleure amie et collègue de fac est à tes cotés, elle remet ta traine en ordre. Pendant ce temps tu te souviens de votre rencontre, c’était tellement con comme rencontre. En plein starbuck, tu t’es retourné brusquement et tu as taché son beau costume avec ton chocolat liégeois. Il était en pétard, il t’a quasiment crié dessus. Tu lui as donné ta carte pour payer les frais du pressing et c’est ainsi que votre histoire a commencé. Jamais tu n’aurais pensé un jour épouser ce type qui t’avais parler comme ça la première fois. Le sourire orne tes lèvres et après un petit mouvement de tête de la part de ta demoiselle d’honneur, tu mets un pied devant l’autre jusqu’à l’autel. Une fois face à lui, tu es toute rouge, ton cœur bat la chamade et tu ne sais plus les mots. Mais finalement, un regard de lui et ta voix sort tout seul.
« Oui, je le veux. » Et te voilà mariée, pour le meilleur et pour le pire.
C’est une belle journée d’été, il fait chaud, il fait beau et l’air est juste un peu humide pour ne pas être étouffante. Mais toi, tu es toujours au boulot, un scalpel entre les mains parce que tu fais une opération, la première fois où on te laisse l’initiative de faire tout cela. Tu as la blouse, les gants, le masque.. La panoplie parfaite de la jeune et jolie chirurgienne… Apprentie cependant, en plein internat de médecin où tu semble plutôt douée et à l’aise. Tu es nerveuse mais tellement excitée à l’idée de faire cela. Bien entourée, l’opération se passe très bien et tu es ravie de ton travail et ton tuteur semble tout aussi ravi que toi.
« Bien joué Johnston, belle performance. » Tu rougis un peu et le remercie d’un sourire suivit d’un signe de tête modeste. Mais au fond, tu es tellement contente. C’est une bonne journée, une très bonne journée. Tu sors de la salle d’opération et tu files rapidement te changer pour remettre ta blouse avec ton jolie badge. Tu sautilles presque sur place, allant papoter un peu avec l’accueil des urgences et voir si tu peux faire quelques consultations. Ton attention se porte sur l’entrée, les ambulances, deux brancards et une des deux victimes semble vraiment en mauvais état. Une petite moue sur les lèvres, tu approches pour voir si tu peux aider et quand finalement les yeux se portent sur le visage déformer par la douleur et taché par le sang de la victime, tu as un mouvement de recule.
« AJ ? Y’a un problème ? Tu le connais ? » C’est l’urgentiste qui te regarde, surpris par tes yeux terrifiés. Tu acquiesces et finalement tu te tiens au comptoir de la secrétaire médicale.
« C’est…. C’est… Henry… Mon... Mari. » Les larmes arrivent à tes yeux, et une fois les mots prononcés, on te met à l’écart comme pour n’importe quelle famille de victime. Tu n’es plus médecin, tu n’es plus chirurgienne, tu n’es qu’une femme dont le mari est en mauvais état. Tu passes alors plus de cinq heures en salle d’attente, on ne veut pas te laisser entrain, personne ne te tient au courant. Il n’y a que des sourires rassurants des infirmières de bloc qui entrent et sortent du bloc à tour de rôle. Au bout de tout ce temps, le médecin vient enfin te voir et il baisse la tête. Les larmes roulent sur tes joues et tu tombes à genoux sous le poids de la tristesse.
« Je suis désolé AJ, j’ai fait tous ce que je pouvais, mais il n’a pas supporté. Je suis désolé. » C’est une infirmière, une amie, qui vient passer ses bras autour de toi pour te réconforter, le temps que tu pleures, mais tu semble inconsolable.
Tu pleures, cela doit faire deux semaines que tu pleures, que tu ne manges pas, que tu ne sors pas de chez toi. Ça doit faire deux semaines que tu ne parles à personne, que tu ne répond pas au téléphone, que tu ne regardes pas tes mails et que tu ne te connecte même pas à facebook. Ça doit faire deux semaines que tu n’as pas quitté ton lit, deux semaines que tu portes le même pyjama, deux semaine que tu ouvres à peine les yeux. La douleur est là, ancrée dans ton cœur et dans ton âme, tu n’as plus la force, plus l’envie de quoi que ce soit, plus d’espoir. Le téléphone sonne, mais tu ne réponds pas, tu ne sursaute même pas, tu n’as même pas envie d’entendre ce qui va suivre. Le répondeur se met en route et tu entends la voix de ta meilleure amie raisonner à travers le combiné.
« A.J., c’est So’, répond moi ma belle, je m’inquiète. Il faut que tu remonte la pente. Il n’aurait pas voulu cela, pense à ton bébé. » A ces mots, tu finis par fondre en larme une fois de plus. En plus de perdre l’homme a qui tu étais marié, que tu aimais, que tu aimes toujours, voilà que tu pers l’unique chose essentielle qui te lié encore à lui, votre bébé. Une fausse couche, voilà pourquoi depuis deux semaines tu ne bouges plus.
Tu as les yeux en horreur, écarquillés et terrifiés. Pourtant tu gardes le flingue pointé droit devant toi, avec pourtant un petit tremblement léger venant de tes bras tenus. C’est dans ces moments là que tu apprécies les souvenirs de ton père voulant à tout prix enseigner l’art des armes à ces filles. C’est ça, d’être fille de flic. Les yeux à moitié absents, la peau qui pendouille et le sang coulant comme de la pourriture des morceaux de chair qu’ils n’ont plus. Tu frisonnes à cette vision d’horreur et après une profonde inspiration tu tires dans le tas. Tu vises la tête, tout comme les membres de ton groupe. Les femmes fragiles et les enfants en arrière, les personnes pouvant se défendre et sachant utiliser une arme à feux - blanches, une batte de baseball ou tous types d’armes convenant à la mort de ces horreurs- les protègent de leur mieux. Tu lâches un soupire rassuré, plus de rodeurs dans les environs mais il vaut mieux partir rapidement car le bruit des armes ont du en alerter certain.
« AJ, on a un problème. » Tu tournes la tête vers la voix qui prononce ton nom. Tu grimaces en voyant cette jeune femme morte de peur, une morsure à l’épaule. Malheureusement, tu n’as jamais eu le tact pour dire les mauvaises nouvelles aux gens.
« Je suis désolée. Mais soit on l’abandonne ici, soit on abrège les souffrances… Il te reste, je dirais, une heure avant que tu ne commences à faire comme eux. » Dis-tu en pointant les corps aux cervelles éclatées des rodeurs que vous venez de terrassé. Ce groupe est sympa, et en tant que médecin, on peut ton avis en considération plus que d’autres. Mais ça n’a pas que des avantages, parce que tu donnes aussi les ‘ordres’ quand il faut réagir face aux morsures.
« AJ, un nouveau groupe arrive, on va avoir besoin de toi. » Tu soupires, tu n’aimes pas les nouveaux groupes parce que tu ne sais pas si les membres vont être coopérant ou au contraire, tout faire pour que vous n’ayez plus le droit de donner votre avis. Dans les nouveaux groupes, y’a toujours des chiants, des grandes gueules qu’il faut recadrer dès le début. C’est ce qu’il s’est passé quand vous êtes arrivés au château vous aussi, quand vous avez fusionné les deux groupes et que les ‘dirigeants’ ont été voté. Tu en fais parti, ils ont confiance en toi et tu es l’unique médecin, c’est toujours bon de t’avoir dans la poche à vrai dire et pourtant c’est loin d’être le cas avec tout le monde. Il y a des personnes qui, même avec les mois qui défilent, ne t’apporte aucun sentiment de confiance et qui, au contraire, te laisse sur tes gardes et que en viendrais presqu’à détester. Et puis, il y a le contraire, ce que tu apprécies et que tu adores, qui deviennent de bons amis et alliés, à qui tu peux te confier et d’autres encore qui réussissent à faire battre ton cœur. Tu sors de tes rêveries, pour consulter la première ‘patiente’, une jeune femme et son bébé d’un an à peine.
« Bonjour, je suis Abigail mais vous pouvez m’appeler AJ. Je suis le médecin du château, n’hésitez pas à venir me voir dès que vous en sentez le besoin. » Étrangement, avec les femmes et les enfants, tu as toujours su te montrer douce, bien que le tact ne soit toujours pas à l’ordre du jour. Finalement, dans ce nouveau groupe, il n’y a pas de malade, des femmes et jeunes femmes fragiles et traumatisées mais rien d’insoignable. Suite à tout cela, tu rejoins Isaiah, l’homme dont tu es amoureuse mais qui ne semble pas penser à toi de cette même façon. Non lui, il a cette rousse, que tu n’aimes pas cette rousse au passage mais tu fais avec.
« Tout est ok pour eux, pas de morsures ou autre infection. Par contre, la jeune maman et la petite blonde sont faible psychologiquement. La blonde ne parle pas, et la rousse semble avoir un certain traumatisme aussi. Mais je ne suis pas psy, je ne pourrais pas t’en dire plus, désolée. » Tu prends une petite moue, désolée de ne pas pouvoir donner plus d’informations que cela.